Sur le projet du Grand Moyen-Orient
 

Dans l'horizon, un immense tourbillon de poussière
S'élève, s'agitant comme un corps à l'agonie ;
C'est un messager qui, pressé par son mystère,
Court, aveugle, rejoindre la terre de sa patrie.
Sa course semble dessiner, sur le sol foulé,
Par des pieds ensanglantés, des lettres infinies
Qui déclinent le passage d'un Makom oublié.
Kether ! Kether ! et le voilà au fond du puits…
 

Le règne du prêtre Jean s'éloigne à vue d'œil,
Et les jours s'entassent au sommet de l'orgueil,
Les dieux tombent comme des feuilles mortes,
Sur le sol en Mu que l'homme vaniteux disloque.
Alors, sur ce vaisseau qui ballade mon futur,
J'erre comme Montaigne sur sa monture,
A travers les eaux de la mer qui m'emporte,
Je suis un errant, voilà qui seul m'importe.
 

VILLEGAGNONS

Bretagne, novembre 2001
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